Le sens profond de la Liberté

{ Crédit photo }Liberté, mot hautement symbolique, qui anime tant les débats philosophiques, chacun à qui « mieux-mieux » apportant, à l’aide de son point de vue, sa pierre à l’édifice de ces quelques lettres aux significations multiples.
Principes fondamentaux appris à l’école, liberté d’être, de penser par soi-même avec sa propre conscience, et non avec une « pensée unique de masse », s’exprimer sans contrainte pressentie ou pression, se mouvoir, tel que notre cœur, et notre foi pour les croyants, nous le dictent.
Oui, la liberté c’est un peu tout cela à la fois, englobant tant d’aspects de notre vie.
Au fond, on sait toutes décrire la notion de liberté, ce qu’elle nous inspire, comment on perçoit ses contours, nous l’appliquons. Mais avons-nous saisi le sens profond de ce précieux mot, sésame de notre ascension et réussite spirituelle ?
A l’heure des soldes, et à l’ère de cette sur-consommation ambiante qui nous a toutes ou presque contaminées, où nous dégainons notre CB presque aussi vite que l’éclair, à l’heure où nous satisfaisons dès que l’on en a la possibilité nos désirs et impulsions de possessions à une vitesse grand V en achetant encore et toujours, posons-nous un instant dans l’espace de notre cœur et notre raison, pour méditer sur LA liberté.
Lorsque nous croyons en Dieu et appliquons Ses Préceptes, sommes-nous libres ou asservies ?
Cette soumission dans la pratique provient de notre cœur qui a entendu et qui croit, nos actes religieux dépendent de notre foi, elle est consentie, réfléchie, nous recherchons au travers de Ses Commandements à élever notre âme, en trouvant ainsi le salut dans Sa Satisfaction. Nous croyons en cela et c’est une totale liberté de choix et de soumission, nous savons pourquoi nous le faisons, ceci est ressenti comme une soumission libératrice et positive. Mais encore une fois, libre à nous pour autant de croire ou pas, pratiquer ou pas, personne ne nous force, certainement pas notre ego qui lui, éternel indompté spontané, aimerait que l’on s’écarte de l’obéissance qui demande des efforts et un sens du « sacrifice ».
Maintenant, lorsque nous achetons cette énième tunique « trop belle ! Une telle texture, couleur et coupe, je n’avais pas ça ! En plus elle n’est pas chère… » , sommes-nous dans ce cas de figure libres ou asservies ?
Certes, personne ne nous mets le couteau sous la gorge pour la payer… Nous souhaitons l’acquérir, c’est a priori une liberté de choix, mais dictée par quoi ? Notre raison, en notre âme et conscience ? Pour satisfaire qui ? Allâh, à qui l’on sait que d’une certaine façon on désobéit, puisque l’on accumule un surplus de plus, un vêtement dont on avait nul besoin ? Ou peut-être bien notre nafs ? A force de répondre aux sollicitations répétées de cette dernière, capricieuse qui nous commande les impulsions d’achats, véritable boulimique infatigable de l’acquisition, ne serions-nous pas en fin de compte plutôt faussement libres dans cet état, car esclaves de nos désirs ?
La saveur de la liberté, clé essentielle pour atteindre Sa Proximité, réside dans le fait de lutter avec acharnement et volonté, sans céder, de moins en moins en tous les cas, aux appels démesurés de notre nafs. Ce cercle vicieux nous voile ce qu’est la liberté profonde, celle d’être maître de son ego et non l’esclave. Comment atteindre ce but ? Ne plus répondre à ses demandes incessantes, ne plus lui obéir ni l’écouter, ne plus lui être asservie, afin de peu à peu abandonner ses envies de toujours avoir plus.
Se contenter avec satisfaction de ce qu’Allâh nous donne, pour ne plus voiler notre raison, savoir faire la part des choses entre les « vrais » besoins » et le superflu, apprendre à s’auto-éduquer pour se donner le choix.
C’est ça être libre, liberté de s’élever dans sa foi, en se soumettant pleinement à Dieu d’un point de vue pratique et spirituel.
Emprisonnées dans nos passions, désirs et impulsions auxquelles nous nous soumettons de plein gré, nous nous contraignons/ condamnons consciemment ou pas, à stagner, voir chuter dans notre foi, qui se ternit peu à peu.
Apprenons à maîtriser notre « soif » , éteignons le feu des envies, afin d’avoir le cœur et l’âme grandis, orientés à l’unisson vers leur Seigneur.
A quand la réforme?
Nûr