Hymne aux opprimés
hymne aux opprimés
Fil barbelé sur Shutterstock

 

L’inspiration de ce nouveau texte m’est venue d’une page Facebook que quelques sœurs tiennent, qui n’a été créée que pour défendre la cause des détenus de Guantanamo et autres causes en faveur des opprimés.

Ceci est un chant écrit,
Élevé pour les opprimés,
A nos frères emprisonnés à Guantanamo depuis de si longues années,
Afin de ne pas les oublier,
Qu’ils restent présents dans les méandres de nos pensées.
Droits bafoués en toute impunité,
Innocents la plupart ont été déclarés,
Et pourtant ils restent enfermés dans cette endroit misérable,
Où laquelle nulle autre âme n’aspirerait, même dans un de ses pires rêves épouvantés.
Combien de vies brisées, de cœurs en peine et d’esprits torturés,
Se demandant chaque jour quand ce cauchemar réel va cesser.
Essayons d’imaginer un peu et de rentrer dans les abysses de la détresse de ces frères :
Y a t’il pire souffrance que celle d’être muselé ?
Arraché à ses biens-aimés ?
Qui souffrent eux aussi en silence de cette épreuve si dure à surmonter,
Épouses, enfants, parents, frères et sœurs, que leurs restent-ils à eux aussi si ce ne sont des vestiges lointains au parfum devenu rance,
Le déchirement omniprésent ressenti de l’absence de l’être chéri,
L’arrachement aux siens, sensation si douloureuse ne laissant jamais de trêve,
A vivre des supplices physiques et mentaux quotidiennement,
Dans un endroit loin de tout,
Désuet de toute sécurité,
Ou plus d’un y perdrait sa lucidité.
Imaginez-vous éloigné de votre petit enfant durant quelques jours, alors que vous le savez bien logé, nourri généreusement, choyé et en bonne santé,
Et pourtant votre cœur ne peut s’empêcher de se serrer du manque de cette chair tant aimée,
Alors que doit être l’affliction éprouvée lorsque ça ne fait pas 5 jours mais 10 ans que vous êtes cloîtrés ?
Sevré de ce qui peut amener votre sérénité,
Avec pour seul ami votre imagination essayant de caresser ce à quoi pourrait ressembler votre vie désirée,
En se raccrochant à ces souvenirs que vous ne voulez pas effacer.
Chant des oubliés,
Cœurs en chantier, espoirs tourmentés,
Destins laminés, pans entiers de vies écorchées.
Ceci est un cri du cœur,
Pour toutes ces âmes en suspens,
Versées dans l’effacement,
Dont seules quelques belles consciences investies par le souvenir et l’action,
Revivifient la mémoire de ces frères qui ne vivent ni ne meurent, tels des morts-vivants,
Combien de calvaires endurés et de larmes déversées?
Que leur reste t’il si ce n’est la liberté de méditer,
Dans l’infini tumulte de la solitude de leurs pensées.
Cette vie est certes courte et éphémère,
Mais imaginons un peu comme chaque seconde passée à Gitmo doit leur paraître si longue et amère,
Telle une tortionnaire.
Que tout ceci absolve le moindre de leurs pêchés,
Et puisse par La Grâce d’Allâh les élever en degrés,
Proches d’une permanente et méritée tranquillité,
Avec une liberté goûtée et retrouvée.
Ya Allâh, Puisses-Tu les faciliter à ce qu’ils ne perdent jamais espoir en Ta Délivrance,en Ta Clémence!
De notre côté, pour ne pas rester dans l’inaction,
Persistons avec douceur et persévérance dans nos Invocations.

Nûr