L’homme "sans foi ni lois"

Actualité ces derniers jours : une petite fille, que dis-je, un bébé de même pas 2 ans, retrouvée noyée sur la plage de Berck. Une maman.. une « maman » ? Oui… une maman, paraît-il, »Sa » maman, qui a déposé délibérément la chair de sa chair sur une plage pendant la marée montante dans l’intention bien évidemment qu’elle ne soit plus de ce monde. Oh mon Dieu ! Comment est-ce possible ? Comment faire du mal à ce point, qui plus est, à un enfant, le sien, si pur et innocent ? Et ce genre de fait semble de plus en plus « banal » et répété…
De prime abord, on a juste envie de dire : « Inshâ Allâh qu’elle paie le prix fort, c’est pas une mère, ça, c’est un monstre! » . Et puis en réfléchissant à la question, on se dit : « Qui sommes-nous malgré tout pour juger ? » On fait un procès à cette maman que l’on ne peut que blâmer, parce que l’on réfléchit avec notre tête, notre sensibilité, notre outrance face au mal, notre douleur face à la souffrance. Parées d’une ligne de conduite, d’un système de valeurs, et de la foi, tout ceci nous semble d’autant plus insupportable. Mais dans sa tête à elle, à cette mère, comme tant d’autres, pensons notamment à la mère de la petite Fiona, comment ça se passe dans leurs têtes à elles ? Quelles sont leurs réflexions ? On n’en arrive pas là du jour au lendemain, une telle déchéance, un tel désœuvrement… on ne sombre pas dans des comportements démoniaques spontanément en général. Comment excuser l’inexcusable ? Ceci ne nous appartient pas de toutes façons.
Dieu a créé le Bien et le Mal, à chaque instant représenté. C’est ce dernier, si choquant, qui vient nous déranger. Ces petites, Hamdullilâh, elles sont dans les hautes sphères du Paradis, reposées et en paix. Pas d’inquiétude pour elles à présent, la souffrance n’est plus. Mais ces mères, quelles sont leurs consciences, en ont-elles seulement une ? Et leur cœur ? Est-il devenu aussi dur qu’un roc ? Nous ne sommes pas à l’intérieur d’elles-mêmes, nous ne connaissons pas leurs motivations et intentions profondes, leurs parcours, et c’est pour cela que l’on doit s’efforcer de détester l’acte et non la personne.
C’est une chose très difficile à faire au quotidien, un acte de sagesse, le Jihâd ( combat contre soi-même ) personnel de toute une vie. C’est tellement plus simple de lier la personne à ses actes. Remercier encore et encore Dieu de nous avoir guidé vers Sa Lumière, car ce socle d’équilibre nous maintient sur une voie juste. Je ne dis pas pour autant que tous celles et ceux qui ne croient pas en Dieu sont mauvais et de potentiels criminels ! Mais l’homme, ramené à son état le plus vil, faible, dépourvu d’un cadre, « sans foi ni lois » , a plus rapidement fait de tourner à la dérive.
Après tout, qu’est-ce qui l’en empêche si ce ne sont les parcelles de bon ancrées en lui ? Encore faut-il qu’il en soit pourvu…
-Nûr-
Un grand merci à Landscapture pour la photo.