Comme un goût d’éphémère

gout ephemere

{Photo by Landscapture }Au creux de la nuit, tôt le matin, là où la pleine conscience nous habite et bat son plein, moments singuliers et propices à la réflexion.
Sur la vie, la nôtre, le sens et la direction que l’on souhaite lui donner.
Tout en observant la nature s’éveiller, sereinement, se mouvoir, tel le vol de ces moineaux ou les acrobaties de cet écureuil passant de branche en branche, loin de toute agitation dont nos activités quotidiennes submergent et parasitent trop souvent corps et esprit.
J’observe ce vaste ciel infini, ces feuilles dansant et virevoltant au gré du souffle du vent, et déjà mes sens à qui toutes ces merveilles sont offertes, comprennent que l’instant observé n’est et ne sera plus.
Chaque seconde écoulée, et c’est une enjambée de plus vers ce qui nous attend.
Mes yeux s’accrochent tant à ce bas monde et surtout mon coeur, et cela fait peur.
Comment s’éprendre d’un simple tremplin qui ne doit servir qu’à récolter un bel Au-Delà?
Comprendre ce que l’Auteur de cette immense et belle toile qu’est la vie ici, veut nous suggérer et nous donner comme Message au travers de Sa Grandiose oeuvre.
Saisir de nos sens la profondeur des détails et non leur cage, leur but et non leur apparente beauté.
L’oiseau, lui, a compris depuis toujours que sa volière était restreinte, et que ce ne sont pas les quelques graines qui s’y trouvaient pour l’attirer qui allait le contenter.
Préférant utiliser ses atouts, déployant ses ailes, et cherchant dans les profondeurs du ciel et de la terre son accomplissement, Son Trésor, en parcourant le monde sans s’y attacher.
Méditer, toujours méditer, telle notre plus précieuse alliée.
Nafs, cage à l’espace limité, prison de sûreté, tu es d’apparence dorée mais tu n’es qu’un enclos empoisonné dont nous devons nous libérer.
Ne laissons pas d’autres passions gouverner notre coeur autres que celles liées à l’aspiration d’Allâh.
Effleurons ce bas monde de notre regard sans s’y cramponner, et cueillons avec notre coeur toutes les merveilles qui s’y trouvent et grandiront notre âme sans la diminuer, mais ne nous laissons pas berner par ce qui demain ne nous sera d’aucune utilité.
Les épreuves, diverses et variées, sont à percevoir telles des cadeaux nous rappelant à la Réalité: Le besoin impératif de s’accrocher à l’Anse solide qu’est la foi en Allâh.
Soyons tel un passager ,dans une salle d’embarquement qui attend avec hâte son avion, vers Sa Destination.
Attente active en semant le bien, en provoquant et accomplissant les bonnes actions.
Aujourd’hui nous oeuvrons sans jugement, et demain nous serons jugées sans plus pouvoir oeuvrer…
Rappelons-nous que ce présent est éphémère…

Nûr